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Götz Arndt boug, 2011 L'installation sculpturale «boug» a été réalisée in situ et produite par le centre d’art passerelle. Ce travail se base sur les conditions spécifiques du lieu - une architecture en béton des années 50 - et vient contrecarrer le système formel et esthétique de ce bâtiment. 35 fers à béton de 15 m de long sont plantés sur le quai à l’entresol dans un mouvement de vague et se déplient en forme de voûte jusqu’au sol du patio où ils viennent s’échouer. Cette installation semble venir au devant/à la rencontre du visiteur qui entre dans le bâtiment Le matériel utilisé sert normalement à renforcer la structure d’un bâtiment et, comme un squelette, soutient/supporte les masses de bêton dans leur structure et leur position, leur forme. La rigidité de ce corset fonctionne uniquement en interactivité avec l’autre matière. En séparant les matériaux, une transformation se fait : au lieu d’une forme géométrique et régulière, nait une forme libre et pratiquement organique. Suivant les différentes perspectives, cette installation apparaît différemment et semble avoir différentes articulations tant dans sa forme que dans ses références artistiques. Quand le spectateur se situe à côté ou devant, l’aspect sculptural est dominant. Quand on se place sous la vague, l’installation devient une structure pavillonnaire comme une sorte d’architecture intérieure. Et, par contre, quand on se situe en hauteur, elle semble s’aplatir visuellement et devient pratiquement un élément graphique.

Samuel Beckett Quad I, 1981 Ecrit et transmis par la télévision allemande en 1981, Quad est publié en 1982. Beckett définit l’œuvre comme une « folie télévisuelle », tant il est vrai qu’elle est exemplaire des limites vers lesquelles l’écrivain veut aller : le texte trouve le silence, la caméra épouse une recherche prononcée de l’abstraction. Quad est le mot tronqué pour quadrat. En effet, la pièce se résume au presque rien de quatre danseurs aux silhouettes analogues. Couverts d’un long manteau à capuche, ils bougent au rythme de percussions le long des côtés d’un carré invisible au sol. Chaque danseur sort pour un moment du noir, suit son parcours et retourne au noir qui l’engloutit. La caméra fixe surplombe l’action des quatre figures qui dure une vingtaine de minutes. Le carré abstrait, les figures analogues, l’absence totale de parole, le mouvement de sortie des danseurs à la lumière et de retour à l’obscurité, sont propres à la dernière esthétique de Beckett, de plus en plus réduite à des idées essentielles. Le retour aux ténèbres, après le bref intervalle sur la scène, est un mouvement qui peut traduire celui de la vie.

André Léocat Trois ailes, 2008 / Grille, 1995 / Grille spatiale, 2010 / White spirit, 2009 / Contre figure, 1993 / Intercalaire (blanc), 2011 / Intercalaire (rouge), 2011 / Vers le rouge, 2011 / Contre Grille, 2011 / Collection, 2010 Après avoir créé des sculptures, petits reliefs formés d’assemblages de matériaux divers, il alterne depuis 1984 des oeuvres de peinture et de sculpture. Sa peinture révèle un grand intérêt pour le Suprématisme de Malévitch et pour la peinture abstraite américaine. A ses recherches formelles abstraites, il associe parfois des questionnements sur la place de la figure et du paysage dans la représentation. Tout le travail de Léocat, depuis ses débuts, relate la même chose: la construction et la peinture sur le plan plastique, l'homme et son espace, sa pensée sur le plan de « l'inspiration ».

Chris Martin High Noon at Manikarnika Ghat (Decicated to Franck Moore), 2002-2003 / Mandalay…, 2002 / Sans titre, 2008 / Sans titre, 2002 / Sans titre, 2002 / Sans titre, 2005 / Sans titre, 2008 La très grande peinture « High Noon at Manikarnika Ghat (Dedicated to Frank Moore) » est dédiée à l’artiste new yorkais et militant contre le sida Frank C. Moore qui, dans les années 80, a dessiné le « redd ribbon » (le nœud rouge), symbole mondial de la solidarité pour les porteurs du virus VIH et les malades du sida. Frank Moore est décédé du sida en 2002. Ce tableau « High Noon » s’organise à travers des surfaces peintes en rouge et en noir. Le geste de la peinture est signifié par des traces généreuses du pinceau brosse et d’une réduction des formes presque schématique. L’intérêt de cette approche par rapport à l’abstraction est motivée par un concept, et non par une technique et son affinement. Les formes qui se trouvent sur le tableau « High Noon », ainsi que sur les petits dessins, font référence à la composition des édifices du temple hindouiste Manikarnika Ghat. De la même façon, il existe une ressemblance formelle avec les structures des cartes mères auxquels est immanente aussi l’idée des flux (de communication, d’information, etc.) et des connections. Aussi, cela rappelle la construction formelle du tableau d’un ordinogramme, des réseaux d’interactions humaines ou / et socioculturelles. Toutes ces références différentes et multiples représentent des repères conceptuels et leurs langues d’expression, ainsi que leur ancrage culturel. Par conséquent, d’un côté le travail présente des réflexions profondes sur les systèmes esthétiques de l’art abstrait du 20ième siècle, mais d’un autre côté de forts liens existent avec la réalité des différentes cultures du quotidien.

Benoît-Marie Moriceau Electroshield, 2008 Le visiteur de l’exposition se retrouve face à l’œuvre Electroshield (2008) de Benoît-Marie Moriceau dont les éléments tendent à la fois à montrer et à dissimuler. L’installation, des sacs de toile, remplis et entassés contre un mur, recouverts de peinture, reprend en fait les systèmes de protection des bâtiments patrimoniaux et des monuments publics tels qu'ils sont déployés en temps de guerre. Mais qu’y a-t-il à protéger ici ? Rien pourtant, si ce n’est le mur de l’espace d’exposition du centre d’art passerelle. Le positionnement de l’artiste n’est ici pas certain, mais son installation interroge le spectateur, d’autant plus que la forme que prend ici l’installation paraît dénuée de tout geste artistique. C’est justement la base du travail de Benoît-Marie Moriceau : s’inspirant de l’existant, il produit des œuvres qui tendent à l’illusion parfaite, au mimétisme. L’un de ses procédés consiste en un principe de copie fidèle de la réalité. Mais sa démarche ne se limite pas à cela : en intégrant ces divers éléments dans l’espace d’exposition, il crée la possibilité pour le visiteur d’une recherche d’indices, d’un questionnement… Il oblige le spectateur à observer, à retourner sur ses pas, à regarder de nouveau, et inévitablement à interroger la présence de ces éléments, et notamment à tenter de distinguer le vrai du faux. Le travail de l’artiste est au-delà du trompe-l’œil : il ne s’agit pas de tromper le visiteur en faisant « plus vrai que nature », mais de l’amener à considérer que ce qui est reproduit mimétiquement vaut comme objet à part entière, un objet de réflexion, d’expérience, d’interrogation, de cheminement… Les sacs composant Electroshield sont les mêmes que ceux, en toile de jute, utilisés sur des chantiers, ou bien par l’armée. Ces sacs sont remplis de vermiculite dont les propriétés particulières ont ici leur importance : ce matériau issu de la transformation du sable amortit notamment les chocs. Il est lui aussi utilisé dans le champ militaire. La peinture noire métallisée enfin, celle qui recouvre les sacs ici, est une peinture spéciale : elle bloque les ondes électromagnétiques selon le principe appliqué de la cage de Faraday. Ce principe, utilisé dans les champs de la recherche, de l’industrie, mais aussi du militaire, réside sur le blocage des circulations électriques et électromagnétiques, à l’extérieur d’une zone à protéger, créant un champ neutre. Et le titre de l’œuvre prend tout son sens.

Barbara Steppe Jüergen K., 2001 / Mati S., 2001 / Reinhard S., 2001 / Wolf L., 2001 Cette série se compose de quatre grandes peintures à l’huile représentant les portraits abstraits de personnages suivant leurs activités quotidiennes. Durant une semaine, chaque participant a noté ses habitudes qui ont été ensuite transformées en peinture par Barbara Steppe. Les activités quotidiennes sont traitées de manière chronologique et transformés en pourcentage de temps, en lien avec une individualité ou un groupe de personnes. La taille de chacune des zones colorées correspond à la durée des actions menées et chaque couleur détermine le type d’action. Les couleurs restent identiques dans chaque portrait. Ainsi, cette série révèle et compare les différences entre les individus tant dans leurs actions que dans leur gestion du temps. La représentation bidimensionnelle d’actions menées simultanément au cours d’une journée type est montrée.

Dany, 1999 / Ulrike, 1999 Ces portraits sont basés sur le principe d’observation des personnes et de leurs attitudes quotidiennes. La description de leur journée est traduite en pourcentage de temps requis pour chacune des actions menées, suivant un système spécifique qui détermine la forme dans un tableau. Les lignes se prolongent au-delà des limites du cadre du tableau faisant apparaître ainsi la grille. La base des portraits est née de ce processus qui définit une approche systémique en produisant une image unique pour chaque personne. De même, cette procédure quelque peu absurde et arbitraire, est la première d'une série d'œuvres créées suivant ces mêmes conditions. Car c'est seulement par la série que s’ouvre ce principe de transfert de l'information des faits en peinture.

Arbeiten, 2009 «arbeiten» (travail) documente le temps moyen de travail de 20 personnes. Les différents diamètres des anneaux représentent les différents secteurs d’activités dans lesquels travaillent ces personnes.

14, 2011 Cette installation audio se compose de 14 pistes synchrones faisant entendre les enregistrements respectifs d’une journée de 14 personnes spécifiques vivant à Berlin. Le compte-rendu quotidien de chaque personne est retranscrit suivant son déroulement au fil de la journée. Les enregistrements sont fractionnés en fonction de la journée . par exemple : 9:20 petit-déjeuner, 9:35 lire le journal, 9:55 aller à la salle de bain pour se brosser les dents … et donc à la 9ème min et 20 sec, vous pouvez entendre: petit-déjeuner; à 9 min. 35 sec : lire le journal; à 9 min . 55 sec,: aller à la salle de bains ... Le rythme et les mises en scène de cette installation sont déterminés par les séquences, la densification et la coïncidence des différentes activités de chacun à certains moments de la journée. Ce travail fait partie d’un « portrait de Berlin » (histoire privée), basé sur un échantillon représentatif qui reflète proportionnellement la composition sociale de la population qui vit à Berlin. Il est composé de 14 personnes, choisis en fonction de leur âge, profession, sexe, ....

Esther Stocker sans titre, 2002 / sans titre, 2008 / sans titre, 2008 / sans titre, 2008 / sans titre, 2008 / sans titre, 2009 / sans titre, 2010 / sans titre, 2010 / sans titre, 2010 / sans titre, 2010 / Sehen als 1, 2000 / generous logic, 2011 Dans son travail, Esther Stocker s’interroge sur le sens de l'abstraction géométrique, sur les approches perceptives entre le spectateur et l'œuvre d'art, ainsi qu'une reconsidération innovante des expériences artistiques italiennes des années soixante et, en particulier, des expérimentations du groupe T (Colombo, Varisco, De Vecchi et autres). Dans une apparente simplicité et une construction minimaliste - la palette de couleur est généralement limitée au noir, blanc et gris et les objets construits peuvent sembler presque accessoires - les grilles interrompues et les rythmiques visuelles d’Esther Stocker font et défont le réel, se soumettant aux ondulations du lieu et simulent des accidents de surface pour donner naissance à un nouveau volume de paysage orthonormé.