press release only in german

Après l’événement ALLER/RETOUR 1, le Centre culturel suisse poursuit la thématique qu’il développera tout au long de sa programmation en 2006, à savoir la recherche de références entre des artistes de différentes générations. Comme annoncé précédemment, “le public pourra ainsi faire un va-et-vient intellectuel entre une actualité plus ou moins récente et un passé plus ou moins lointain dans le domaine de la création contemporaine afin d’apprendre à trouver ses repères et à les expérimenter”.

Une carte blanche a été donnée à Peter Fischli et David Weiss qui avaient, à l’invitation de Jean-Christophe Ammann, inauguré le CCSP il y a vingt ans par une exposition personnelle.

Aujourd’hui, ils ont décidé de prendre pour point de départ l’esquisse d’une œuvre emblématique de leur carrière. Ainsi, l’avant-projet, qui a été très rarement montré, de leur fameux film Der Lauf der Dinge (Le cours des choses, 1985, 3’, super 8) est projeté en boucle dans l'exposition. Cette carte blanche est aussi l’occasion de revoir certaines de leurs sculptures: Animal (1986) et Le repos des canards (1984).

Pour répondre au principe d’“aller/retour”, Fischli/Weiss ont choisi huit jeunes artistes dont les références formelles et/ou conceptuelles à leur production sont perceptibles: Annelise Coste, Andreas Dobler, Andrea Heller, Jason Klimatsas, Lutz/Guggisberg, Peter Regli et David Renggli.

Parallèlement à l’exposition, chaque jeudi, dans le cadre des RENDEZ-VOUS DU JEUDI SOIR, les soirées reprennent le même principe dans les différentes disciplines proposées: musique, danse/performance, littérature et cinéma.

Michel Ritter

Le cours des choses (Der Lauf der Dingue), filmstillDepuis la fin des années 70, le duo d’artistes PETER FISCHLI et DAVID WEISS élabore un regard extérieur, voir excentrique sur notre société, sur l’esthétique populaire, le merveilleux et le banal, sur la morale aussi, en bref sur tous les matériaux (sculpture, vidéo, photographie) et sujets qui constituent leur travail en commun. Pour l’exposition au CCSP, ils ont choisi de présenter les œuvres de jeunes artistes suisses dont ils apprécient le travail. L’un des points de départ de ce parcours est symbolisé par une sculpture réalisée par eux-mêmes en 1986, Animal, sorte d’ébauche primitive d’un cochon croisé avec un bonhomme de neige. Le public peut regarder à l’intérieur de l’Animal pour découvrir l’image fantomatique d’un visage inversé qui semble apeuré. A travers cette exposition construite comme un voyage énigmatique et primitif, ils ont choisi de dresser avec humour le portrait d’une Suisse cachée, secrète, peuplée de chimères, de météorites, de racines séchées et autres bizarreries apocalyptiques.

Lagoon, 2004, aérographe sur papier, Courtesy Galerie Reinhard Hauff, StuttgartL’apparente candeur des dessins d’ANNELISE COSTE (née en 1973, vit à Zurich) dissimule une vigueur militante et revendicatrice. Le tracé spontané, pratiquement compulsif, traduit l’immédiateté de la démarche. La série des Non, où la figure enfantine côtoie le trait, la lettre, le logo, évoque le journal intime. Le ton incisif, critique et impertinent des messages participe à cette expression directe.

Landschaft Mit Tunnel (2003), acrylique et spray sur toileDans sa peinture, ANDREAS DOBLER (né en 1963, vit à Zurich) compose avec figuration, surréalisme et matiérisme. Il recourt à la bombe, la laque, l’encre dans l’élaboration de toiles qui relèvent tantôt de la science fiction et du jeu vidéo, tantôt du psychédélique et d’un onirisme trash. L’artiste paraît nourrir une forme d’obsession aussi bien pour la perspective géométrique que pour les motifs aux formes irrégulières et biomorphiques.

Landschaft Mit Tunnel (2003), acrylique et spray sur toileANDREA HELLER (née en 1975, vit actuellement à Paris) anime l’informe. Fruits d’un hasard tout relatif, la tache, le découpage, sous l’intervention de l’artiste, se détachent d’un fond et prennent corps. L’abstraction invite à une identification possible, imprévue. La simplicité des motifs des Météorites, accentuée par une palette réduite aux seuls gris foncés, noir et bruns, confère à l’ensemble une relative fixité.

Skelett , sculptureDans sa photographie comme dans sa sculpture, JASON KLIMATSAS (né en 1980, vit à Zurich) manifeste une puissante fascination pour les squelettes de béton armé brut qui parsèment la Grèce, patrie de son père. L’artiste s’approprie les constructions inachevées, les traduit comme des sculptures minimalistes, les reproduit en carton. Malgré leur rigueur et leur dépouillement, les deux structures proposent des perspectives multiples, des jeux d’ombre et de lumière.

Sans titre (2004)Associés dans la création depuis 1996, LUTZ/GUGGISBERG (nés en 1968 et 1966, vivent à Zurich) s’exercent à tous types de media, de la vidéo et la peinture, à la sculpture et l’installation. Entre leurs quatre mains, les objets se trouvent détournés, réinterprétés, démunis de leurs fonctions originelles ou ré-orientés vers d’autres. Les artistes aiment avant tout combiner les contraires dans la composition de figures hybrides et fantastiques. Objets et matériaux naturels prennent alors forme, se métamorphosent en chimères, totems, monstres, comme suspendus entre le figuratif et l’abstrait.

Reality Hacking No. 235, South Africa, work in progress © Peter RegliPETER REGLI (né en 1959, vit actuellement au Cap) a surtout développé son travail par des Reality Hackings, actions ou situations éphémères, résultats desdites actions. Les performances qu'il a imaginées prennent place dans les lieux les plus variés, sous des formes qui se veulent déconcertantes: auréole rougeoyante sur la Tour Bel-air à Lausanne, concert de sirènes, observatoires absurdes en terrain désert... L’espace et l’atmosphère environnant l’intervention s’en trouvent contaminés et transformés, pour un temps.

Hommage an die Interpretation der Zeit (2005)Les travaux de DAVID RENGGLI (né 1977, vit à Zurich), mises en scène insolites d’objets usuels, se jouent des repères physiques et spatiaux. Les compositions de ses vitrines proposent une bidimensionnalité déroutante, libérée des lois de la gravité. Collections d’objets hétéroclites rendus bizarres, un peu à l’étroit dans leur cadre de bois. Les installations ainsi que la photographie rassemblent des éléments, les symboles, les décontextualisent, les dénaturent par des associations incongrues et les rendent dès lors appréhensibles sous un jour nouveau.

Pressetext

only in german

ALLER/RETOUR 2
Carte Blanche a Fischli / Weiss

mit Annelise Coste, Andreas Dobler, Andrea Heller, Jason Klimatsas, Lutz / Guggisberg, Peter Regli, David Renggli