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L'histoire de la photographie est aussi celle des commandes passées a des photographes. Poursuivant un but documentaire, elles ne constituent pourtant pas un cadre contraignant. Bien au contraire, comme l'a montré la Mission photographique de la DATAR au cours des années 1980, la commande suscite et encourage l'affirmation d'écritures personnelles.

C'est dans cet esprit qu'Anders Petersen s'attache a faire de ses commandes de véritables cartes blanches. S'il rend compte d'une ville, il en explore la composante humaine : les gens qui la font, qui l'animent, et qui l'animent lui, voleur d'âmes. que ce soit a Rome, Paris, Saint-Etienne, Groningen ou Sete.

Le territoire qu'Anders Petersen parcourt est essentiellement dessiné par les contours charnels de ses modeles. Il semble arpenter la ville avec une frénésie animée par le désir de l'autre et de l'écho qu'il renvoie. Loin d'une vision distanciée et silencieuse, celle d'Anders est faite de bruit et de fureur, s'immergeant au coeur de la foule dont il isole celui ou celle qui saura répondre a l'émotion qui le taraude, la, maintenant. En essayant, toujours, d'appréhender le mystere de la photographie et du portrait, captation furtive de fulgurances profondément sensibles.

La photographie d'Anders Petersen se fait sensuelle, organique. Il mele, en une cacophonie festive, les plaisirs déclinés a l'envie de la chair et de la bonne chair, le tout exacerbé par une lumiere sétoise, blanche et crue, qui rend les noirs encore plus denses, les matieres plus palpables, plus âpres les contours des choses et des gens.

Comme un clin d'oeil a François Rabelais, en ce moment célébré dans cette meme région du Languedoc-Roussillon, Anders nous invite a des agapes qu'on a envie de partager en une simplicité universelle, non dénuée de questionnements sur ce que nous sommes, inévitablement.

Gilou Le Gruiec

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Anders Petersen