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Ready to Shoot Fernsehgalerie Gerry Schum / videogalerie schum Le concept de la « Fernsehgalerie Gerry Schum » [galerie télévisuelle] est né de la volonté d’exploiter la télévision, médium de masse, à des fins artistiques et, par là, de rendre l’art plus accessible à un large public. Cette idée, dont le but était de créer spécialement des œuvres d’art pour la télévision - plutôt que de réaliser et de présenter des documentaires sur des artistes - est à placer dans le contexte des courants artistiques émergents de l’époque, tels les arts conceptuel et processuel, le Land Art et l’Arte povera. Ces derniers aspiraient à un dépassement des limites imposées par les disciplines artistiques traditionnelles. La « Fernsehgalerie Gerry Schum » entendait ouvrir l’art à l’univers filmique et faire de la télévision un médium artistique destiné à un public élargi. La collection privée devait en quelque sorte disparaître progressivement au profit d’une plus grande diffusion. L’exposition témoigne de cette initiative utopique et rend compte en même en temps de l’échec du projet, dont la motivation radicale avait conduit au désengagement progressif des chaînes de télévision.

Face aux divergences d’ordre conceptuel entre les intérêts des chaînes publiques et l’objectif visé par la « Fernsehgalerie », Gerry Schum et Ursula Wevers ont décidé de déplacer leurs activités en créant une galerie vidéo. Ainsi, dès octobre 1971, la « videogalerie schum » s’installait au 37, Ratinger Straße à Düsseldorf où, jusqu’à la mort de Gerry Schum en mars 1973, étaient réalisées des productions vidéo en collaboration avec de nombreux artistes internationaux. La galerie devint ainsi précurseur et pionnière dans l’utilisation de la vidéo comme médium artistique.

L’exposition Ready to Shoot* – Fernsehgalerie Gerry Schum / videogalerie schum, est la première rétrospective d’un des projets artistiques les plus ambitieux et les plus complexes de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Elle réunit, outre les deux expositions télévisuelles LAND ART (1969) et IDENTIFICATIONS (1970), les premières productions documentaires commandées à Gerry Schum, ainsi que deux courtes interventions télévisées, TV as a Fireplace (1969) de Jan Dibbets et TV Project Self Burial (1969) de Keith Arnatt, puis l’ensemble des productions réalisées par la « videogalerie schum » entre 1970 et 1973. La présentation s’accompagne des photographies des tournages par Ursula Wevers ainsi que d’un matériel documentaire issu pour la plupart des archives de Gerry Schum et d’Ursula Wevers (Cologne).

* « Our machines now are ready to shoot […] », écrit Gerry Schum à Daniel Buren dans une lettre du 16 juillet 1971. Gerry Schum fait référence à son équipement vidéo qui devait permettre un enregistrement plus flexible et simplifié des productions vidéo.

L’exposition Ready to Shoot a été conçue à la Kunsthalle Düsseldorf par Ulrike Groos, Barbara Hess, et Ursula Wevers. En association avec les institutions suivantes : Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain | Museu de Arte Contemporânea de Serralves, Porto Musée d’Art moderne de la Ville de Paris / ARC | Norwich Gallery Norwich School of Art and Design | Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, Seville

Olivier Bardin avec Judith Ickowicz, Télévisions Oliver Bardin présente Télévisions, un ensemble de travaux vidéo entre 1991 et 2002 à travers un nouveau montage des images et de la bande son. Sur un mode dynamique, cette rétrospective a été conçue en étroite collaboration avec Judith Ickowicz, avocat et auteur de textes inspirés par les travaux présentés. Sa lecture en voix off ordonne l'apparition et la durée des images.

Le travail d’Olivier Bardin interroge la manière dont l’identité se bâtit à travers les représentations que chacun se fait de soi et d’autrui. La télévision avec ses règles et procédures de fabrication s'impose comme cadre privilégié de sa démarche : le temps réel, le temps limité, les contraintes inhérentes au lieu et à la caméra, l’absence de scénario. Huit pièces s'enchaînent dans l'ordre chronologique avec des extraits de On peut tout montrer sauf le temps réel du travail (1991) : un enregistrement vidéo de 12 heures du démontage de la couverture gonflable des arènes de Nîmes, suivi de Obviously, Delphine Zampetti and Howard Kunzler are sleeping apart (1995) : un homme et une femme se font face plusieurs jours dans un appartement) ; ensuite, Une télé pour la télé (1997) : des jeunes gens sur le plateau de la chaîne Mobile TV de Pierre Huyghe à Dijon réalisent une émission en direct sans thème imposé et mytv (1999) : un réalisateur crée un programme pour lui seul). Suivent Les locataires (1999) : des étudiants de l’Ecole d'Art de Cherbourg enfermés dans un appartement deviennent les producteurs d'une chaîne de télévision; puis, réactivant une émission des années 70, Les grandes personnes et Je crois (2001 et 2002) : à l’Ecole des Beaux Arts de Nîmes et à la Villa Medicis à Rome, un adulte et un enfant se confrontent sur un plateau désert.

Entre les deux, Thinamimasakinatsumijunichitakichienaokiyugi (2001) : des enfants et adolescents d’Hiroshima, qui ne se connaissent pas, inventent des règles d’organisation au sein de leur groupe. Judith Ickowicz engage le dialogue, se plaçant délibérément sur le terrain du droit civil en ce qu’il organise les relations entre les individus et participe à la construction de l’identité sociale de la personne. Elle évoque ici des notions telles l'absence, l'aléa, la personne juridique ou le silence. Ainsi les contraintes de la production télévisuelle sont-elles confrontées au cadre imposé par le droit, autre lieu où s’énonce l’être social.

David Robbins, Ice Cream Social

David Robbins, très présent sur la scène artistique des années 1980 aux Etats Unis, s’est fait connaître avec une série d’œuvres conceptuelles marquées par la comédie utilisant le milieu de l’art new-yorkais comme premier matériau. Initié en 1993, son projet Ice Cream Social n’a depuis cessé de se développer dans le temps sous différents formats : exposition, performance, roman et plus récemment un script TV qui remporte en 2003 le concours « TV Lab Competition » de Sundance Channel. Progressivement l’artiste investit le contexte de la culture du divertissement pour le grand public dans un esprit décalé et humoristique.

L’installation, inédite ici, s’articule comme une rétrospective en trois chapitres :

-Creating a Context revient sur la première performance ICS de David Robbins dans une boutique du glacier Baskin Robbins en 1993 à New York. En récitant un poème devant une peinture abstraite (reprenant les pois roses et bruns du logo du glacier) dans un espace public et non artistique, David Robbins ouvre les perspectives et invente un nouveau type de rituel;

-Developping an Iconography témoigne de l’expansion du projet à travers la publication d’un roman, The Ice Cream Social, et plusieurs Ice Cream Socials organisés à Chicago, Londres et Des Moines comme autant d’épisodes différents. Un vocabulaire de couleurs symboliques (fraise, chocolat, vanille) et de formes s’affirme alors.

-Into the Mainstream présente le pilote d’une nouvelle série télévisée pour la chaîne câblée Sundance, mêlant personnages fictifs et invités réels (auteurs, cinéastes, politiciens…). Dans cette émission de variétés influencée par le talk-show, le "théâtral" et l’artificiel s’affichent sans retenue. La démarche de David Robbins, son exploration transversale des champs d’expression ainsi que le développement protéiforme de son oeuvre remet en cause le format traditionnel de l’exposition et les normes de diffusion en usage.

Réédition de « The Ice Cream Social » par JRP Ringier, Kunst Verlag, Zürich, 2004

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Art, Télévision et Vidéo
- Ready to Shoot : Fernsehgalerie Gerry Schum (galerie télévisuelle) / videogalerie Schum
- Olivier Bardin, Télévisions
- David Robbins, Ice Cream Social

Ort: Couvent des Cordeliers