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Après plusieurs expositions personnelles à la galerie BLANCPAIN ART CONTEMPORAIN, l’artiste suisse Balthasar Burkhard a souhaité, pour marquer une nouvelle fois sa présence dans ce lieu, partager «sa place» avec deux jeunes artistes dont il suit et apprécie tout particulièrement le travail, Una Szeemann et Bohdan Stehlik. Après plusieurs discussions, tous se sont mis d’accord pour ne pas chercher à mettre sur pied une exposition tissant d’hypothétiques liens entre leurs productions respectives mais tout simplement à marquer l’importance du rôle que jouent parfois certains passeurs dans la vie des artistes.

Bohdan Stehlik (1973 Karlovy Vary, CZ) & Una Szeemann (1975 Locarno, CH) Ayant évolué de nombreuses années de manière indépendante, Una Szeemann et Bohdan Stehlik initient, en 2006, un travail commun.

Si leur travail se présente principalement sous forme d’installations vidéo et de travaux photographiques sériels, ce n’est pas uniquement dans ces champs visuels qu’ils évoluent. Chaque projet impose sa propre technique, c’est finalement l’idée qui donne la forme. On a récemment pu voir par exemple une sculpture de dimension stalinienne, présentée lors de la dernière biennale de Lyon, intitulée «Le buste du curateur», œuvre représentant le commissaire d’exposition français, Yves Aupetitallot qui exprimait une réaction claire contre le concept de célébration des curateurs comme base de la manifestation.

Leurs productions, multiples interprétations d’un monde qui serait capable de ne montrer que sa surface, s’approprient souvent le langage cinématographique, résumant mieux leur champ d’investigation. Subversion d’une vision, selon laquelle tout n’est que scène, interchangeable à tout moment pour passer à l’acte suivant, sans conséquences.

«Never Even», 2008 Vidéo, 13min

Le lieu du crime: la poursuite et le meurtre. Deux personnages sont enfermés dans un environnement fragmenté, hors du temps.

L’incrustation des protagonistes dans un dispositif visuel qui rend leur rencontre impossible ne laisse que le choix d’y errer ou d’en échapper par un acte fatal.

Tourné intégralement à Rome, cette vidéo est construite en utilisant une technique particulière s’approchant d’une vision purement mnémonique, laissant apercevoir les coupures d’une vue sélective. Chaque scène est composée d’une multitude de points de vue pris à des moments différents. Dans cette mosaïque sont ensuite ajoutés les acteurs interprétant Dario Argento, maître du cinéma d’horreur italien, et sa fille Asia. Les figurants et seuls témoins des événements sont des vendeurs de rue, souvent considérés comme des fantômes presque invisibles de la ville.

Le son macroscopique, composé et joué par Domenico Ferrari, est à la fois une réinterprétation d’une musique de film et un acteur supplémentaire de la pièce.

«Invited Never To Return», 2008 Collages sur photographies, 30 x 41 cm

Sur des images de guerre prises sur internet sont grossièrement collées des photographies de cygnes formant un tout presque monochrome. Le paysage de fond privé d’horizon, accentue le caractère du non-lieu de toute la scène.

Plutôt que meraviglia, le résultat de la juxtaposition d’images disparates souligne l’effet de banalité.

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Balthasar Burkhard, Una Szeemann, Bohdan Stehlik