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Antoine Wiertz est né dans la Province de Namur, à Dinant, il y a 200 ans. Afin de commémorer cet événement, la Province de Namur a souhaité présenter sur son territoire deux importantes expositions du 8 septembre au 30 décembre 2007, dans deux lieux différents : le Musée provincial Félicien Rops et la Maison de la Culture de la Province de Namur.

L’objectif de ces expositions est de mettre en lumière l’œuvre de Wiertz sous différents aspects grâce aux thèmes variés qui sont abordés dans les deux lieux. Le public peut ainsi se faire une idée globale du travail de l’artiste. Ces expositions ont également pour ambition de sensibiliser le public au 19ème siècle mais également de rapprocher art ancien et art contemporain par la confrontation de créations d’Antoine Wiertz avec celles du photographe américain Joel-Peter Witkin.

L’exposition au Musée provincial Félicien Rops place Antoine Wiertz dans le contexte du 19ème siècle. Entourées d’œuvres de Rops, Spilliaert, Ensor, Khnopff, de Groux, Maréchal, les oeuvres de Wiertz comme Confidence, La Coquette habillée, La Liseuse de romans prennent tout leur sens. C’est l’attraction irrésistible de la femme fatale, la vanité et le long cheminement vers la mort que le Musée Rops vous propose de découvrir, retraçant ce contexte culturel étonnant qu’est le 19ème siècle…

L’exposition à la Maison de la Culture de la Province de Namur confronte l’œuvre d’Antoine Wiertz à celle, déconcertante et provocante, du photographe américain Joel-Peter Witkin. Infirmes, marginaux, dépouilles de cadavres et autres têtes coupées nourrissent la création exigeante d’un des plus grands photographes contemporains. Les correspondances évidentes qui existent entre les deux œuvres ont amené les organisateurs à penser ce dialogue entre deux artistes que le temps sépare mais que le processus créatif rapproche étonnamment.

Habituellement aux cimaises de leur musée à Ixelles, les œuvres d’Antoine Wiertz voyagent peu, vu leurs dimensions et les techniques picturales utilisées par le peintre qui ont largement fragilisé une partie de son travail. En collaboration avec les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, le Service de la Culture de Namur est donc heureuse de présenter des expositions totalement inédites et d’avoir la chance de présenter l’œuvre de Wiertz en ses murs. Ces manifestations thématiques de qualité qui ne manqueront pas de marquer les esprits des amateurs d’art, qu’ils soient « fans » de romantisme, de symbolisme, de photographie, d’art contemporain !

En complément à ces expositions, diverses animations et activités sont proposées au public (conférences, visites guidées, projections vidéo, ateliers pour adolescents, dossier pédagogique à destination des enseignants, « Art dimanche » : rencontre exceptionnelle avec Joel-Peter Witkin, etc., voir programme ci-dessous). Le catalogue publié aux éditions Somogy (Paris) à l’occasion de ces expositions se veut une référence sur la vie et l’œuvre d’Antoine Wiertz. Deux volumes reliés en un coffret sont mis en vente : l’un consacré à Wiertz et sa place dans l’art du 19e siècle (auteurs : Michel Draguet, Christine Dupont, Pierre-Paul Dupont, Bruno Fornari, Martial Guédron, Christian Pacco, Brita Velghe) et l’autre à une confrontation des œuvres de Wiertz et de Joel-Peter Witkin (auteur : Patrick Roegiers).

Antoine Wiertz naît à Dinant le 22 février 1806. Très tôt, il affiche un goût pour le dessin et s’inscrit à l’âge de quatorze ans à l’Académie d’Anvers. C’est dans cette ville d’art qu’il tombe sous le charme de Rubens et ambitionne de marcher vers la gloire. En 1828, il s’attaque au concours de Rome où il sera classé second. Blessé dans son orgueil, il décide de partir pour Paris afin de découvrir les maîtres français. En 1832, il reçoit le prix de Rome et voyage en Italie, découvrant Michel-Ange, Raphaël, Leonard de Vinci, etc. Empreint de romantisme, il présente une œuvre réalisée à Rome, Le Patrocle, au Salon de 1839 à Paris. La critique est très sévère envers son travail et pousse Wiertz à rejeter la France à tout jamais ! De retour en Belgique, il s’installe à Liège où son atelier est une église désaffectée dans laquelle il réalise les œuvres de grands formats dont il rêve. En 1844, suite au décès de sa mère, l’artiste déménage vers Bruxelles. Il y rencontre Charles Rogier, ministre de l’intérieur, particulièrement sensible à l’art, dans le contexte de la création de la jeune nation belge. Même s’il vise plus sa gloire personnelle que celle de la Belgique, Wiertz s’insère dans cet élan patriotique et se fait créer un atelier d’artiste financé par l’Etat qui deviendra le Musée Wiertz, en échange du legs total de ses œuvres. Malade, l’artiste délaisse de plus en plus la mythologie, la religion et l’histoire pour s’attaquer à des problèmes de société ou traiter des sujets plus philosophiques. La misère, le suicide, la peine de mort, la guerre, voilà autant de problèmes à travers lesquels il va exprimer une réelle souffrance intérieure. Le thème de la mort l’obsède, il l’aborde tantôt de façon brutale, tantôt plus ironiquement. Antoine Wiertz meurt en 1865, prononçant ces dernières paroles : Vaincre Raphaël !

Né en 1939 à Brooklyn (New York) Joel-Peter Witkin développe tôt une passion pour la photographie. A seize ans, ce jeune autodidacte réalise une série de clichés pour son frère jumeau qui est peintre. Son objectif se pose alors sur les marginaux de la foire de Coney Island où il découvre, fasciné, un hermaphrodite et un homme à trois jambes. De 1958 à 1967, Witkin continue d’approfondir sa technique en devenant d’abord photographe assistant. Ensuite lors de son service militaire, il est envoyé sur le terrain et confronté à des morts violentes, comme des accidents ou des suicides. Les images de Witkin trahissent une fascination pour le morbide qui peut s’expliquer en partie par une série d’événements tragiques qui remontent à sa naissance avec le décès de sa sœur jumelle. Un autre épisode, souvent raconté par l’artiste, concerne un accident de voiture dont il fut témoin à l’âge de six ans et au cours duquel la tête d’une petite fille décapitée roula jusqu’à ses pieds. Etrangement, il associe ce souvenir vivace à une image plutôt positive : pour moi, il n’y a pas de différence entre une fleur et un membre coupé, déclarait-il. Elevé par une grand-mère infirme, le jeune Witkin accepte d’emblée l’idée qu’un corps rongé par la maladie reste tout de même un corps. Ses images, qui doivent beaucoup à celles de Weegee ou de Diane Arbus, ne cesseront de rendre compte d’une autre conception de la beauté. Sa démarche découle moins d’une volonté de provoquer (même si elle reste subversive) que de l’envie de susciter une rencontre avec « l’inquiétante étrangeté ». Ainsi, il n’hésite pas à mettre en scène de véritables cadavres et recrute ses modèles (nains, estropiés et autres) par petites annonces. Un travail esthétique enjolive des visions souvent cauchemardesques. Les manipulations auxquelles il se livre sur le négatif (grattage, bain dans divers solvants) atténuent la réalité crue de l’image et en augmentent la force visuelle. Installé à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, depuis quelques années, Joel-Peter Witkin ne livre plus que quelques clichés par an.

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Les Relations de Monsieur Wiertz
Orte: Musee Felicien Rops; La Maison de la Culture de la Province de Namur

mit Antoine Wiertz, Henri de Groux, Jean Delville, James Ensor, Fernand Khnopff, Francois Marechal, Armand Rassenfosse, Felicien Rops, Leon Spilliaert, Joel-Peter Witkin