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Matt Mullican, artiste d’origine américaine, vit et travaille à New York. En 2000, il présentait ses travaux au Musée Serralves à Porto sous le titre More Details from an Imaginary Universe, exposition reprise à la Fondation Antoni Tapiès à Barcelone et au Musée d’Art Moderne d’Oxford. Plus récemment, on a pu voir ses travaux au Frac Picardie à Amiens ou encore au Ludwig Museum à Cologne avec l’exposition Learning from that Person’s Work. Depuis les années 70, Matt Mullican travaille sur la représentation symbolique formalisée par un langage fondé sur des éléments de la signalétique internationale et de signes inventés. Avec les expériences réalisées sous hypnose, il tente d’approcher une nouvelle définition de la “Réalité”.

Pour sa deuxième exposition à la Galerie Nelson, Matt Mullican propose un parcours en deux temps. Dès l’entrée, au rez-de-chaussée, deux tables se font face créant un espace expérimental où deux propositions de réalité fictive et réelle se complètent. L’artiste propose en effet une confrontation entre des vidéos de cosmologie animées qui explorent deux thèmes fondamentaux dans son travail : la vie et la mort et sur l’autre table, quatre plaques de plâtre et d’étain proposent une reconstitution fictive et une autre réelle de la Terre. Au mur, une cosmologie de 48 dessins présente le monde, où chacune des couleurs est associée à une notion fondamentale : le vert la “Nature”, le rouge le subjectif, le jaune les arts et les sciences, le bleu la vie quotidienne et enfin le noir et le blanc les signes et le langage. Ce code de couleur est utilisé dans de nombreux travaux dont la grande cosmologie sur toile datant des années 80 qui est au fond de la galerie, la plus grande réalisée par l’artiste, où l’on découvre une multitude de signes. On retrouve notamment une division moyenâgeuse du monde en deux parties avec le Paradis et l’Enfer. Le film présenté sur écran plasma nous montre une performance de l’artiste sous hypnose, réalisée à Genève. Lors de ces performances, l’artiste laisse libre cours aux émotions de son inconscient et révèle l’existence d’une “autre personne”.

Au premier étage, l’artiste propose justement des œuvres qu’il a réalisées sous l’influence de cette “autre personne” qui semble aimer Sinatra et les valeurs du travail, de l’amour comme l’atteste les grands panneaux. L’inconscient dévoile cet être qui existe et qui a ses propres références. Ainsi on peut penser que surgissent des éléments que l’artiste a emmagasinés au fur et à mesure des années sans en avoir conscience. Matt Mullican pose la question de ce qu’est la réalité. Par exemple, dans les Stick Figures, dessins réalisés dans les années 70, un personnage animé d’émotions semble vivre sous nos yeux : nous en avons tous la même représentation vivante pourtant il n’a aucune existence dans la réalité. La réalité fictive est donc bien réelle dans notre cerveau. La vidéo qui accompagne les ensembles de dessins (sans titre (Closet)) devient métaphore de l’esprit : dans la réalité, l’artiste filme les recoins sombres d’un placard, à l’intérieur des poches, des chapeaux, de la même façon que l’”Autre” qui vit en lui recherche des éléments dans les recoins de son inconscient.

Les mots et les signes se succèdent, se superposent et s’interpénètrent pour nous emmener vers un monde entre réel et imaginaire. Pictogrammes, cartographie, plans, écritures, emprunts à la bande dessinée, sont prétexte à ré-interpréter le monde et ses enjeux. Matt Mullican, par le biais de l’hypnose, nous invite également à réfléchir à la question de l’essence de l’être, approfondissant ainsi la notion de réalité(s).

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