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En 1973, Claude Rutault énonce sa première «définition/méthode » (d/m) : «une toile tendue sur châssis peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. sont utilisables tous les formats standard disponibles dans le commerce qu’ils soient rectangulaires, carrés, ronds ou ovales. l’accrochage est traditionnel». Depuis, il en a proposé 293 autres, qui ont toutes pour ambition de viser à une mise en questions générale des modes d’existence du tableau.

La petite histoire Lorsqu'il décide de repeindre les murs de sa cuisine ainsi qu'une petite toile qu'il avait laissé là par inadvertance, il lui apparait manifeste que la toile et le mur cohabitent dans un rapport qui est loin d'être neutre et qu'il serait intéressant d'en rendre compte. L'histoire de la peinture et de ses conditions d'existence va, dès lors, reprendre ses droits dans des considérations du plus simple au plus complexe.

Les modalités Mais Claude Rutault ne s'en tient pas à la simple pratique d'une peinture instantanée réduite à des conditions objectives de travail et d'exposition; avec son corpus de définitions/méthodes qui décrivent les modalités de réalisation des oeuvres et de leur mise en place à l'initiative d'autres personnes que lui-même, l'artiste prolonge et déploie dans le temps, son précepte de départ.

L'existence de sa peinture est sujette aux aléas de la vie : elle ne peut être qu'à durée limitée et lorsqu'un collectionneur décide de changer l'oeuvre de place ou de repeindre l'appartement d'une autre couleur, un nouveau coup de pinceau lui donnera une nouvelle jeunesse ; du temps qui passe, elle ne subira pas l'affront, au contraire elle lui devra son activisme, en temps réel sans fin prévisible.

Car la mise en oeuvre de ce système basé sur une peinture qui va au delà des limites de l'objet fini et du tableau idéal, permet d'établir de nouveaux rapports entre son auteur et les collectionneurs, directeurs de musée, commissaires d'expositions, critiques, galeristes, peintres en bâtiment ou simples citoyens... qui sont impliqués le plus souvent possible, dans la réalisation des oeuvres.

L’exposition/méthode l’exposition/méthode est un cadre à remplir, un schéma qui laisse au preneur en charge une grande liberté en même temps qu’elle lui impose de prendre un certain nombre de décisions.

Elle a pour but d’éviter à l’artiste, lorsqu’on lui propose une exposition, personnelle ou de groupe, de se croire obligé d’avoir une idée, de trouver une petite combine qui a toutes les chances de prendre un tour anecdotique ou spectaculaire.

L’exposition/méthode institue davantage de cohérence dans le rapport définition/méthode-exposition, et permet de déléguer au maximum en restant conscient des limites de la délégation.

Textes de Claude Rutault et de Ghislain Mollet-Vieville

Claude Rutault est né en 1941 aux Trois-Moutiers, il vit et travaille à Vaucresson.

ACTUALITÉ Exposition Claude Rutault, (p)réparations, Mamco, Genève du 21 février au 7 mai 2006

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Claude Rutault
Faites comme si j’étais mort