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L’exposition réunit les 2 peintures, 28 dessins au crayon et au fusain, 9 aquarelles et un pastel de le donation Senn-Foulds. A leurs côtés sont présentées 3 aquarelles et 1 étude peinte qui firent autrefois partie de la collection d’Olivier Senn et qui se trouvent en mains privées, 3 peintures provenant de collections publiques et privées (La ferme le matin, 1893, musée des Beaux-Arts de Nancy, Le Cap Layet, 1904, musée de Grenoble, Le Jardin en Provence, 1901, coll. part.) et qui sont l’aboutissement de dessins préparatoires acquis par Senn, ainsi qu’un ensemble d’une dizaine d’aquarelles issues de collections particulières choisies pour illustrer des rapprochements stylistiques ou chronologiques avec les œuvres de la donation Senn.

En écho à Cross, sera présentée une série de huit œuvres vidéographiques de l’artiste contemporain néerlandais Ger Van Elk, dont le travail critique sur l’histoire de l’art s’est intéressé depuis 2004 au pointillisme. S’inspirant d’oeuvres de Signac, Seurat, Cross, l’artiste revisite leur peinture dans ses « Flatscreen », dont Snow over Seurat, entrée grâce au groupe Partouche dans les collections du musée à l’issue de la deuxième biennale d’art contemporain du Havre, est une pièce emblématique. Dans ces surfaces encadrées, le pixel de la vidéo se substitue au point néo-impressionniste. Le motif, animé, se modifie, se pixellise évoquant neige ou oiseaux jusqu’à l’abstraction et la disparition.

Henri-Edmond Cross fait la connaissance de Seurat et de Signac en 1884 au Salon des Artistes Indépendants. L’année de la disparition prématurée de Seurat (1891), il expose son premier tableau divisionniste, et marque ainsi son ralliement au groupe des néo-impressionnistes.

Comme eux, il accorda une attention particulière au dessin. Si Seurat, Luce et Angrand affectionnèrent plus spécialement le crayon, le fusain ou le pastel, Petitjean et Rysselberghe témoignèrent de leur intérêt pour l’aquarelle, mais Signac et Cross, eux, « l’aimèrent passionnément et y trouvèrent un mode d’expression dans lequel ils excellèrent » (Isabelle Compin).

Légère et rapide, elle leur permit de s’affranchir des règles strictes de l’élaboration du tableau pointilliste. « Je me repose de mes toiles par des essais à l’aquarelle et des esquisses en me servant de cette matière. C’est amusant. L’absolue nécessité d’être rapide, hardi, insolent même, apporte dans le travail une sorte de fièvre bienfaisante… » écrivait Cross au peintre Angrand. Installés près de Saint-Tropez, Signac et Cross, trouvèrent dans cette technique le moyen le plus sensible pour rendre la limpidité des lumières et des paysages méditerranéens.

Cross exécuta de nombreuses aquarelles, certaines comme de simples prises de notations sur le motif, et d’autres, plus composées. Mais il fut aussi, et c’est ce que nous fait découvrir les oeuvres graphiques du fonds Senn, un merveilleux dessinateur. Si certaines pièces s’avèrent être des études préparatoires pour des peintures, avec parfois des mises au carreau, d’autres s’affirment comme des œuvres à part entière. Il s’agit de dessins à la mine de plomb exécutés sur un papier vergé où l’artiste joue du grain du support pour accrocher la lumière. Les sujets sont variés : personnages, paysages, mais ils peuvent également se dérober, s’estomper au gré d’un traitement tout en frottements légers du crayon et devenir une fantaisie abstraite, pleine de poésie et de mystère.

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Henri-Edmond Cross & Ger van Elk