press release only in german

Croisant technologies de pointe et nature exubérante, l'exposition "A travers bois pour trouver la forêt" invite à redécouvrir ces territoires vierges où l'homme semble si étranger et la nature si familière. Un univers singulier se dessine qui mêle approche scientifique, romantisme et esthétique de l'investigation hybride.

Une fascination pour la forêt Les oiseaux, d’espèces rares en particulier, les insectes ou les grenouilles peuplent et habitent l’œuvre de Henrik Håkansson, cet artiste suédois, qui, depuis toujours, nourrit une fascination pour la forêt tropicale et sa faune. D’installations minimales à des ensembles plus spectaculaires, le travail d’Henrik Håkansson, se compose de machines célibataires et poétiques, de sculptures végétales ou de dispositifs visuels et sonores renversant la place du spectateur…

L'observation des animaux A la frontière entre documentaire et recherche pseudo-scientifique, les photos, sons et films collectés par l’artiste alimentent sa passion à travers l’observation minutieuse de la vie quotidienne de ces animaux. Henrik Håkansson utilise les techniques d’enregistrement les plus sophistiquées pour rendre compte d’événements ou d’actions a priori sans importance, enquête, étude, pour extraire des fragments de cycles naturels, qu’il montre ensuite dans le cadre de ses expositions. Sorte d’action micro-politique et micro-sociale, le travail de Henrik Håkansson est avant tout le résultat d’une démarche utopique et même parfois ludique ou ironique lorsqu’il recrée, par exemple, les conditions de vie pour des grenouilles qu’il tente ensuite de faire danser aux rythmes de la musique techno, Z.O.N.E. (Zoo Logical Optimized Nocturnal Ecstasy) for Frogs. Les animaux en présence donnent toujours le sentiment de communiquer, de converser avec le spectateur, faisant de cette communication "impossible" l’un des axes du travail de l’artiste.

Andy Warhol ou Felix Gonzales-Torres Puisant dans ses références diverses, Henrik Håkansson les intègre puis les retranscrit à sa manière. Ainsi le film "Sleep (Eunectes murinus)", montrant un anaconda en train de dormir pendant plus de trois heures, rappele le film de Andy Warhol et les piles de posters ou de vinyles, posées directement au sol dans ses diverses expositions, renvoient aux "stacks" de bonbons de Felix Gonzalez-Torres. Mais les sources de Henrik Håkansson sont également ailleurs, dans la musique, par exemple le Black Metal, qui lui inspire titres et stratégies. A travers une œuvre sensible et hybride qui se construit comme un système vivant, l’artiste mêle sans complexe éléments biologiques et technologiques : plantes, insectes, animaux et instruments de musique ou scientifiques pour construire cet univers insolite.

"A travers bois pour trouver la forêt" Pour le Palais de Tokyo, Henrik Håkansson prolonge son investigation dans la forêt tropicale avec deux grandes installations in situ et un ensemble d'oeuvres, notamment de nouveaux films. Une peinture / sculpture ("Fallen Forest", 2006) dans laquelle de grands arbres "se dressent" horizontalement, jouant ainsi avec la loi de la gravité et la force de la nature, ou encore une centaine d’orchidées, chacune poussant sur un fragment de branche d’arbre suspendu en l’air ("Broken Forest", 2006) se côtoient dans l’espace d’exposition à la fois épuré et monumental. Assemblage, sculpture, installation vidéo, chaque objet a son autonomie propre. Dissimulé derrière une cloison, le film projeté en 16mm "Through the Woods to Find the Forest", semble repousser les limites du Palais de Tokyo et invite le visiteur à une immersion totale dans la jungle pour, peut-être, "à travers bois trouver la forêt".

Propos de l'artiste "J'ai toujours été plus intéressé par ce qui n'était pas moi, par le non-humain, l'autre, différents animaux par exemple. Dans beaucoup de mes travaux, j'ai essayé d'établir un pont et de créer un dialogue entre ma propre sphère humaine et ce qui est différent. Pointer une caméra sur quelqu'un, ce n'est pas exactement amorcer un dialogue, mais dans le futur, j'espère que les différentes unités de mon projet pourront être reliés entre elles pour créer un système plus large dans lequel l'isolement humain disparaîtra." "La sensation dérangeante d'être impliqué dans un appareillage de contrôle complexe est un thème récurrent dans nombre de projets artistiques utilisant des systèmes de moniteurs en temps réel, des vidéos corridors de Bruce Nauman aux plus récentes installations de Julia Sher. La technologie moderne semble avoir transformé le monde en une immense machine panoptique dont on ne peut s'échapper. Il paraîtrait presque que l'humanité a développé cette forme avancée de technologie uniquement afin d'être en mesure de se contrôler plus effectivement. A ma connaissance, Henrik Håkansson est le seul artiste qui a étendu le gigantesque réseau de surveillance et de contrôle afin d'impliquer le non-humain : insectes, oiseaux, chauves-souris et autres animaux." - Extraits de " Henrik Håkansson" in "Talk with Daniel Birnbaum", catalogue de l'exposition Henrik Håkansson, Kunsthalle Basel, 1999

Catalogue A l’occasion de cette exposition est publié un livre présentant les différents projets de l'artiste autour des forêts tropicales et comprenant un texte critique de Francesco Manacorda en relation avec cette thématique. - Coédition Palais de Tokyo et Paris Musées, ISBN 2-87900-973-1.

Commissaires du Programme Tropico-Végétal Akiko Miki et Marc Sanchez avec Claire Staebler et Daria Joubert Publication : Frédéric Grossi

Pressetext

only in german

Henrik Håkansson
"A travers bois pour trouver la forêt"
Kuratoren: Akiko Miki, Marc Sanchez, Claire Staebler, Daria Joubert