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Depuis le milieu des années 60, Markus Raetz, originaire de Berne où il réside encore, a développé une oeuvre remarquable, centrée sur la question de la perception et du langage, en écho à certains de ses écrivains favoris : Robert Walser, Raymond Roussel... ou Lawrence Sterne (Tristram Shandy). Son intérêt pour l’anamorphose a fait naître des dispositifs qui, pour être pleinement appréhendés, mettent le spectateur en mouvement. D’une forme à l’autre, de l’hésitation à l’évidence, du fragment au tout, Markus Raetz est fasciné comme Marcel Duchamp par le passage d’une dimension à l’autre, de la 2e à la 3e, de la 3e à la 4e dimension… et par ses implications tant sexuelles que métaphysiques.

Son utilisation des mots, de matériaux naturels tels que les brindilles, feuilles d’arbre, métal, carton, et la légèreté revendiquée de l’oeuvre rappelle que ce travail est contemporain de l’art conceptuel et du Land Art. Son univers poétique est nourri des séjours renouvelés chaque année au sein du paysage méditerranéen, illustrés par les nombreuses aquarelles peintes en écho au paysage maritime de Ramatuelle qu’il fréquente depuis 1967. L’exposition, rétrospective, réunira 196 oeuvres en provenance de l’atelier, et de collections publiques et privées dans une mise en espace originale. Elle se développe selon les thèmes de la figure humaine, perception et paysage, les mots, les anamorphoses, les mobiles.

En 1971, Markus Raetz voyage en Espagne et au Maroc. En 1975-1976, il effectue de longs séjours en Italie, Tunisie et Egypte. Loin de l’atelier, le dessin est alors son mode de recherche et de création primordial, presque exclusif si on excepte les petites sculptures de pierre polie et les intailles réalisées dans ces années. L’exposition portera un éclairage tout particulier sur l’importance des oeuvres sur papier : dessins, aquarelles et gravures qui, parallèlement aux carnets remplis tout au long des années 70, sont le laboratoire d’une oeuvre qui se développe dans la continuité.

Les sculptures, des assemblages légers aux fontes récentes ou aux mobiles, mettent en évidence un univers instable, fluide qui ne cesse de se recomposer.

Le parcours de l’exposition, au musée d'art contemporain de Nîmes, mêle toutes techniques : volume, dessin, peintures, gravures. Le travail de Markus Raetz est de ceux qui transcendent l’échelle et peuvent impliquer tantôt une vision éloignée, tantôt l’observation la plus scrupuleuse. Comme le catalogue, la sélection des oeuvres dans l’exposition souligne la continuité de l’oeuvre.

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Markus Raetz
Zusammenarbeit mit Farideh Cadot, Paris