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Par le biais de médiums variés (vidéo, photo, installation, sculpture), le travail de Peggy Buth interroge les structures du pouvoir, les rapports de domination, et par extension la notion d’identité. Intéressée par l’histoire du féminisme et du post-colonialisme, Peggy Buth cherche à mettre en question les rôles traditionnellement assignés dans une société, les schémas communs de représentation de soi, et la violence latente qui en découle. Entre fiction et documentaire, mythe et réalité, son œuvre nous offre une passionnante réflexion sur la question de l’Autre, sa représentation dans l’histoire, et la façon dont ses représentations ont été instrumentalisées par les pouvoirs politiques. Une réflexion sur la singularité du sujet au sein d’une identité nationale qui trouve un écho à des enjeux très actuels.

Le point de départ de l’exposition est Desire in Representation, un projet qui clôture trois années de recherches sur le Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren en Belgique. Ce musée, ouvert en 1910 sous l’impulsion du Roi Léopold II, représentait pour ses fondateurs une forme de « vitrine promotionnelle » du colonialisme et de la présence belge au Congo. Au fil des décennies, et avec la décolonisation entamée dans les années 60, la représentation de cette histoire – et notamment celle de l’homme noir – a de facto considérablement évolué. Ce n’est cependant qu’en 2004 que le musée entame un processus de réorganisation conceptuelle et spatiale de ses collections.

Ce projet donne tout d’abord lieu à deux livres. Le premier tome comprend une documentation photographique racontant cette histoire de l’institution. Le second est une reprise des récits de l’explorateur Henry Morton Stanley, figure emblématique de l’aventurier, apportant savoir et connaissance à l’Afrique, dont les exploits ont maintes fois été racontés dans des livres pour enfants ou des films hollywoodiens des années 50.

L’exposition au Parc Saint Léger prolonge les questionnements soulevés par la publication de ces ouvrages. Dans une scénographie qui revisite totalement l’espace, l’artiste nous donne à voir, à travers vidéos, photos et sculptures, ce pan de notre histoire commune, et les échos qu’elle trouve à l’heure actuelle dans notre représentation de l’Autre.

Peggy Buth est née en 1971 à Berlin, où elle vit et travaille. Elle est représentée en Allemagne par Klemm’s Gallery. Cette exposition est soutenue par l’IFA (Institut für Auslandsbeziehungen).