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“Je ne crée jamais d’oeuvres pour une exposition,” dit Philippe Vandenberg. “Celui qui évolue depuis quelques décennies comme artiste constate qu’un fil rouge s’est formé au sein de l’oeuvre. L’on peut faire un choix dans cette œuvre, ce qui permet de créer une tension.” Dans la Galerie Zwart Huis, des peintures de ‘97 à aujourd’hui sont exposées: huit grandes peintures et toute une série de petites (figuratives, abstraites, en couleurs ou complètement noires). Elles réfèrent à des sujets bien définis et font partie de cycles, comme In Memoriam, un cycle sur la mort de Marc Maet (1955-2000). D’autres toiles sont issues des cycles Exil de Peintre, Kill Them All, D’après le chien de Goya et Mama Swastica. “Sur un grand diptyque l’on aperçoit un cortège de svasticas aux petits chapeaux de clown,” explique Vandenberg. “Ce joyeux cortège provoque le stimulus, fait naître l’émotion. Mais ce que l’on voit n’est pas inoffensif, le danger guette.” Cette contradiction entre forme et contenu est importante, mais le contenu l’est encore davantage pour Philippe Vandenberg. ‘Je suis un peintre de l’urgence, non pas de la jouissance. Ce qui importe lorsque l’on peint, ce n’est pas tellement le fait de jouir, mais il s’agit plutôt de réflexion et d’introspection.”

À propos du texte dans l’œuvre:

Les mots et les phrases dans les peintures de Vandenberg font fonction de motif, comme élément visuel dans la composition. Il s’agit souvent d’extraits de journal, mais leur origine peut être toute différente. Les mots peuvent être interprétés de différentes façons. ‘Kill them all’ peut avoir une résonance agressive, mais chacun en décide personnellement. Vandenberg utilise trois langues: le français (“j’ai été éduqué en français, c’est mon langage émotionnel), le néerlandais (“mon langage technique”) et l’anglais (“comme langue internationale).

À propos des dessins:

‘Peindre, c’est travailler, dessiner ne l’est pas,’ explique Vandenberg. “Le dessin est immatériel ou direct, ce qui est plus en rapport avec la promenade que la maçonnerie.” Vandenberg travaille longtemps à une peinture, parfois des années. Peindre est un processus passant par “l’attente, la réflexion, le va-et-vient, l’essai, la nouvelle attente”. Le dessin par contre est beaucoup plus rapide. Que ce soit une réussite ou non, la page sera tournée.

À propos de l’aspect plutôt tourmenté dans l’oeuvre de Vandenberg:

“L’Art sert à exprimer une problématique, non pas à étaler l’allégresse,” signale Vandenberg. Selon lui, le crucifiement est le thème central de l’art occidental. “L’art évolue entre l’horreur et le désir, mais le désir représente aussi un manque. Je suis le peintre de ce manque. Je peins ce qui me fascine et me touche. Mais je ne suis ni Delacroix ni Géricault, deux artistes ayant travaillé de façon très dramatique. Je montre le drame de façon contradictoire. L’art est pour moi une manière de rendre témoignage, tout en jouant le rôle de témoin à charge.”

Els Fiers

www.philippevandenberg.be

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Philippe Vandenberg
PEINTURES