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L’exposition se veut une relecture de l’œuvre de Pierre Bonnard (1867 - 1947) comme figure d’une conception «moderne» de la peinture menant jusqu’aux frontières de l’abstraction, à travers une sélection précise de quelque 90 peintures, ainsi qu’un ensemble de photographies et de dessins. Elle s’articule autour de thèmes récurrents :

- le nu féminin, depuis les nus aux bas noirs (1893-1900) aux ultimes nus dans la baignoire de la maturité dans une lumière qui dissout le corps au sein de la surface, triomphant de la matière et du sujet (Le Bain, 1936-38, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Nu dans le bain au petit chien, 1941-46, Carnegie Museum of Art, Pittsburgh),

- les paysages et terrasses, depuis les grandes décorations Morosov (1911-1912) - pour leur premier retour à Paris depuis leur création - jusqu’aux derniers paysages du Cannet évoluant vers l’abstraction, en passant par les grandes terrasses (Terrasse à Vernonnet, 1918-1920, Phillips Collection, Washington, Terrasse de Vernon, 1928, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf),

- les intérieurs et natures mortes, des premières scènes naturalistes aux salles à manger des années 30 (Salle à manger sur le jardin, 1930-31, MoMA, New York, Grande Salle à Manger, 1934-1935, The Guggenheim Museum, New York) et Café Au Petit-Poucet, 1928 (Musée de Besançon) et aux natures mortes, où se conjuguent les variations sur le rapport intérieur/extérieur redoublé par les effets de la fenêtre ou du miroir,

- l’autoportrait, depuis les premiers portraits où Bonnard assume son statut d’artiste jusqu’à la figure quasi monacale dans une tension silencieuse de plus en plus intériorisée (1946, Fondation Bemberg, Toulouse).

L’approche thématique, presque sérielle proposée ici, est loin d’épuiser le contenu d’une peinture dont le projet n’est pas de « peindre la vie mais de rendre vivante la peinture », et dont le principal sujet « est la surface qui a sa couleur, ses lois, par-dessus les objets. »

L’œuvre de Bonnard, travail de la perception articulée à la mémoire, est d’abord « soumission au tableau ». Elle exige pour elle-même et pour le spectateur un « arrêt du temps ».

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Pierre Bonnard. L’œuvre d’art, un arrêt du temps
Réouverture du musée d'Art moderne de la Ville de Paris