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Résidence 22 mars – 23 avril

exposition 23 avril – 19 juin 2005

Richard Wright est rare. Deux expositions personnelles par an est bien son maximum. Mais il sera surmené début 2005 ! Son exposition à la galerie Gagosian, New York (26 janvier – 5 mars) à peine terminée, l’artiste viendra à Kerguéhennec pour préparer celle que pourra inaugurer un mois plus tard le centre d’art. Il ne faudra pas moins d’un mois de présence et de préparation à l’artiste, en effet, pour ce projet qui prend pour lui une échelle très inhabituelle.

Pendant un mois les salles d’exposition de Kerguéhennec seront fermées au public, mais d’autres événements lui seront proposés ailleurs, et la découverte du travail de Wright mérite bien un sacrifice ! Richard Wright est l’un des artistes qui fait sans conteste de Glasgow l’un des points les plus stimulants de la planète en matière d’art contemporain. David Shrigley avait inauguré le cycle écossais à Kerguéhennec en 2002, et sans attendre, Jonathan Monk reprendra le ballon pour notre exposition d’été (Monk est un excellent footballeur selon Wright !). De nombreux autres artistes vivant ou ayant vécu à Glasgow ont apporté leur contribution à cette situation d’effervescence exceptionnelle. Citons aussi : Christine Borland, Martin Boyce, Claire Barclay, Roderick Buchanan (qui s’y connaît en football, lui aussi), Douglas Gordon, Jim Lambie, Julie Roberts, Ross Sinclair, Simon Starling… Et l’on conviendra aussitôt qu’un grand éclectisme ne fait pas obstacle à la qualité du débat. Bien au contraire.

Le travail de Richard Wright ne témoigne pas d’une veine particulière à la scène de Glasgow. C’est plutôt un artiste singulier, là où il vit, et sur la scène artistique internationale. Et les similitudes que certains de ses motifs peuvent présenter avec ceux du peintre américain Christopher Wool sont à considérer avec précaution. Deux traits opposés caractérisent Wright : la minutie et la monumentalité. L’historien Henri Focillon avait déjà relevé ce paradoxe chez le peintre et mathématicien de la Renaissance Piero della Francesca, en comparant ses fresques aux miniatures de Jean Fouquet. Les peintures murales de Richard Wright sont parfois monumentales mais elles peuvent aussi passer inaperçues. De grandes ou de petites tailles, elles font souvent appel à des lignes convergentes ou parallèles tracées avec une extrême application à même le mur. Quand ce ne sont pas des lignes, ce sont des motifs délicats de guirlandes comme on en voit sur certains papiers de relieurs, sur certaines enluminures ou lettrines, dans le domaine de la typographie et de la bibliophilie. Des formes extraordinairement déliées et souples qui sont familières à ceux qui les découvrent mais qui semblent toujours déplacées lorsqu’on les voit reproduites et multipliées à l’aplomb d’un mur ou dans l’angle d’une pièce. Peintes dans des conditions parfois très inconfortables, et répétées au-delà de ce qu’on peut imaginer de supportable. Gratuites et à peine visibles mais, quand elles le deviennent, obsédantes pour l’observateur presque autant qu’elles l’ont été pour l’artiste, sa torture volontaire s’offrant à la délectation du public sans pathos ni complaisance, et le temps requis pour l’exécution de cette peinture (parfois si proche de l’héraldique) prenant une consistance telle qu’il devient un composant essentiel du projet et non plus seulement un matériau avec lequel il faut composer comme

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Richard Wright