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Suspense en apnée dans l'univers d'un zoo en Finlande, le film "Zoo" de Salla Tykkä constitue un monde à part où l'on côtoie animaux venus d'ailleurs et rugbymen aquatiques...

Une oeuvre cinématographique Par des films poétiques et troublants, ainsi que des séries de photographies, le travail de Salla Tykkä est empreint d'une inquiétante étrangeté qu'elle instaure à travers scénarios silencieux et images perçantes et pénétrantes. La nature et la femme constituent les deux pivots autour desquels elle déploie son territoire visuel et plastique. Entre violence et fragilité, la femme, seule, ou en interaction avec l'homme, est en prise avec une nature omniprésente et participe de cette ambiance particulière propre à la démarche de cette jeune artiste finlandaise qui semble se dévoiler un peu plus à travers chacun de ses films. Avec "Power", on assiste au combat de boxe entre deux personnes, dont une jeune femme, poitrine nue, affrontant un homme massif. Cette oeuvre de 1999 est annonciatrice de cette force et de cette vulnérabilité que l'œuvre complexe et singulière de Salla Tykkä ne cesse d'explorer.

De l'enfance à l'âge adulte Entre 2000 et 2003, les films "Lasso", "Thriller" et "Cave", réexaminent en trois étapes le difficile passage de l'enfance à l'âge adulte. Les sentiments, le caractère, la vie de ses personnages deviennent matière à fiction. A chaque fois c'est une jeune femme différente qui est mise en scène et qui semble pourtant incarner l'évolution d'un seul et même personnage…

Tension Salla Tykkä réussit à créer une tension spécifique, traversée par un fil conducteur indicible entre les différentes narrations dont les protagonistes constituent également un lien très fort. Jouant constamment entre intérieur et extérieur à travers le filtre d'une fenêtre ou d'une baie vitrée, l'artiste décline cette idée de transparence en butte à un obstacle qui semble invisible. Renonçant à tout dialogue, la musique participe à l'atmosphère de chacun des films et crée cette ambiance particulière qui fait souvent référence à des films ou musiques célèbres issus de la culture populaire. Mêlant imaginaire et références cinématographiques, le monde de Salla Tykkâ nous convie aux frontières de l'inconscient comme un rêve éveillé suspendu au retour du printemps.

"Zoo" Pour le Palais de Tokyo, Salla Tykkä présente en exclusivité à Paris son film "Zoo", où la musique une fois de plus joue un rôle décisif et dont l'actrice principale (Terhi Suorlahti) semble tout droit sortie d'un film d'Alfred Hitchcock. Une jeune femme blonde, habillée d'un tailleur noir strict, munie d'un appareil photo Canon auquel elle semble s'accrocher, déambule dans un zoo. L'incongruité du lieu, son errance désorientée semée de rencontres avec des animaux venus d'ailleurs créent une tension croissante et inexpliquée chez la jeune femme. L'excursion de ce nouveau personnage est entrecoupée de scènes où l'on découvre des joueurs de rugby sous l'eau exécutant un ballet aquatique et sportif. Jouant sur la corde sensible de l'action et de la narration, Salla Tykkä conserve un fil tendu entre dramatisation et inaction. Cadrage, montage et musique permettent à l'artiste de produire ce climat singulier qui s'achemine inéluctablement vers une issue fatale et un combat invisible qui semblent lier les différents protagonistes.

Propos de l'artiste "J'avais cinq ans et nous venions de déménager dans une nouvelle maison. La maison avait un jardin, dans lequel se trouvait une balançoire assez simple, faite avec une table et deux cordes. Je suis montée dessus et j'ai commencé à me balancer avec rage, détruisant méticuleusement ma rage et la nostalgie pour notre ancienne maison. L'air me fouettait le visage et la tension de mon corps était extrême. Tout d'un coup je pris conscience de la puissance de mon propre corps, consciente de chaque poil et chaque pore. Pour la première fois de ma vie j'ai pensé : la vie est ici et maintenant, dans cette émotion, dans ce moment. La prochaine fois que cette sensation devait m'envahir c'était face à une oeuvre d'art. Je pouvais sentir le pouvoir qu'elle me transmettait. J'ai alors su que je voulais me dédier à l'art." "Il ne fut pas simple de grandir en tant que femme au sein des valeurs étroites du monde occidental. Progressivement, la thérapie a donné lieu à des thèmes plus larges et à la participation. J'ai tenté d'influencer le monde qui m'entoure. Pour moi, créer de l'art c'est maintenir la lutte continue et jusqu'à la mort avec soi-même. Si je décide de vivre, c'est le pouvoir qui me redonne ma raison, même si c'est pour un instant précieux." "Quand j'ai commencé le scénario de mon film "Black Water", c'était un moment où mon esprit était clair. C'était lors d'une nuit d'hiver. Je me tenais dans la neige avec ma caméra. Il faisait sombre et je prenais des images de la piscine éclairée de l'extérieur. Soudainement, je me vis moi-même ainsi que la situation à distance. A travers ma caméra. Cette image m'est apparue plus intéressante que ce que je voyais dans ma caméra. Je pensais à comment une personne incorporait fortement sa propre image en elle-même ou dans sa conscience, à comment créer des images et prendre des photographies de ce moment spécifique et façonner cette image. Les images demeurent pour être témoin de l'existence de leur preneur en tant qu'objets réels, mais ils représentent également le moment capturé dans l'écoulement de la mémoire d'un individu. - Propos extraits du site web de l'artiste

Remerciements >Exposition réalisée avec le soutien de l'Ambassade de Finlande à Paris. >Cette exposition est réalisée en collaboration avec De Appel, Amsterdam ; Museum Het Domein, Sittard ; SMAK, Gand.

Commissaires du Programme Tropico-Végétal Akiko Miki et Marc Sanchez avec Claire Staebler et Daria Joubert

Pressetext

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Salla Tykkä
"Zoo"
Kuratoren: Akiko Miki, Marc Sanchez, Claire Staebler, Daria Joubert