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dans le cadre du festival Antipodes '09

L'exposition de groupe présente des œuvres de sept artistes internationaux évoluant autour des réflexions sur les processus culturels inscrits dans les images de la nature et de la forme historique et/ou populaire de leur représentation esthétique.

Cristina Gomez Barrio Le jardin de Lotus, 2006 Le travail se compose d'une série de quatre-vingt diapositives noir/blanc et d'un texte présenté sous forme d'affiche. Ces deux éléments portent sur le seul jardin public sur un toit implanté dans Manhattan. Depuis les années soixante-dix, ce jardin est géré par une association de citoyens. Le texte évoque un rapport subjectif-émotionnel avec ce jardin, alors que les visuels retracent plutôt l'atmosphère, la construction du jardin, ses plantations et son contexte urbain. Dans ce cas, il devient évident que ce jardin fonctionne d'une part comme un refuge pour les individus, et d'autre part il symbolise aussi une forme de la résistance sociale collective contre la spéculation des biens immobiliers et la privatisation progressive du secteur public.

Discoteca Flaming Star Alfombras, 2004-2008 Discoteca Flaming Star est un collectif interdisciplinaire et artistique constitué de plusieurs personnes changeantes selon les représentations, fondé par Cristina Gomez Barrio et Wolfgang Mayer en 1998. Dans l'exposition, onze tapis usagés et retravaillés sont présentés. Déjà, la désignation "Alfombras" (qui signifie "tapis" en espagnol, mot d'origine arabe) a un double sens et renvoi à son étymologie, sur les multiples interactions historiques entre le monde arabe et l'Europe. De même, les motifs ornementaux et floraux des tapis indiquent les origines des utopies et les constructions des espaces en Arabie où les tapis sont traités comme une forme symbolique de jardin artificiel et domestiqué. Discoteca Flaming Star utilise les tapis en recouvrant les surfaces de peinture acrylique noire. Des gabarits, avec des phrases fixées sur les tapis avant l'application de la peinture, empêchent le noircissement de la totalité de la surface. Ainsi les traces laissées par les phrases mettent à jour l'état d'origine des tapis. Ces fragments de texte font référence avec des sujets, des méthodes et les sentiments de vie d'une certaine culture populaire glamour des différentes périodes décadentes du 20ième siècle (principalement le milieu de la danse des années 20 et la musique des années 80). Les territoires créés par les tapis renvoient historiquement et culturellement à plusieurs actions, à des espaces de pensée et des actes culturels, sociaux et politiques. En même temps, un nouvel espace de discussion est fabriqué à travers cette installation.

Florence Lazar Repos, cité les Bosquets, 2008 Repos 2, cité les Bosquets, 2008 Conversation, cité de Bergerac, 2003-2008 Présentation, cité les Bosquets, 2008 Cette série de quatre photos montre des femmes pour la plupart d'origine orientale, de Montfermeil en banlieue parisienne. Après avoir dépoussiéré des tapis, elles s'assoient dessus et discutent en pleine rue. Dans la Perse antique, le tapis représentait l'utopie du jardin qui, fait seulement de textile, n'existait qu'à l'intérieur, les conditions du désert ne permettant pas de voir fleurir de vrais jardins. Le tapis symbolisait ainsi un territoire imaginaire que l'on gardait chez soi. Avec les photos de Florence Lazar, on assiste au mouvement inverse : la sphère privée devient sphère publique. Le déplacement du domestic object procure à ces femmes une visibilité dans l'espace public.

Matts Leiderstam Paris, 15-03-1999 Returned, Parc des Buttes-Chaumont, d'après l'œuvre de Nicolas Poussin "le Printemps ou le Paradis terrestre", Rome 1660-1664, 2000/2001 (version revisitée) Returned, The Rambles, Central Park, New York City, 1997 Returned, Mont Royal, Montréal, 1998 Returned, Park K., Marcinkowkiego, Poznan, 1998 Returned, Frescati, Stockholm, 1998 Returned, London Dans le cadre de l'exposition « seen, unseen, scene » deux parties du travail artistique de Matts Leiderstam sont présentées de manière associée : l'installation «15-03-1999 Returned de Paris, Parc du Buttes-Chaumont, d'après l'œuvre de Nicolas Poussin "le Printemps ou le Paradis terrestre", Rome 1660-1664 » et cinq photographies de la série « Returned ». Ces deux pièces s'articulent autour de la compréhension de l'image baroque dans le paysage idéal de la peinture du 17ième siècle, majoritairement influencé par, entre autres, Nicolas Poussin et Claude Lorrain. Les règles de cette peinture académique classique composent l'image de ces paysages héroïques, oniriques, dont les figures deviennent des accessoires. Les procédés visuels des œuvres présentées de Matts Leiderstam se basent sur l'installation de véritables copies de tableaux de paysages majeurs dans l'histoire de l'art à un endroit précis dans les parcs publics de différents pays et ensuite photographiées. Les emplacements de ces photographies sont déterminés par les « cruising places », c'est-à-dire les lieux de rencontres homosexuels, dans des parcs et jardins publics. Les peintures sont laissées dans les parcs et seules les photographies sont exposées. Leurs présentations peuvent prendre des formats et des formes différentes : des tirages, des projections de diapositives, une image immatérielle. Ce décalage des médias pose la question de l'importance de la signification politique et sociale de la construction des espaces réels et des espaces picturaux ainsi que de leurs (re)présentations et perceptions.

Wolfgang Mayer Brutus 8 (Abschied), 2008 Nach der Natur 2, 2007 Curzio Malaparte "Die Haut", 2008 Haut (5), 2008 Clausewitz "Vom Kriege", 2002 Machiavelli "Der Fürst", 2002 John Keegan "Die Kultur des Krieges", 2002 John Keegan "Der Antlitz des Krieges", 2002 P.P.Pasolini "An den Fürsten" (A+A'), 2004 Briganti, 2003 PS "Gone again" (A+B), 2007 Différentes œuvres sont présentées ici, réalisées à partir de textes littéraires ou théoriques, lus et appréciés par l'artiste. Ces textes sont ensuite découpés afin de constituer alors la base d'une série de collages, aux formes diverses, entre abstraction-ornementale ou florale, corrélés de peinture aquarelle. Ce rapport avec le texte contraint toutefois la peinture, dans la réception et la réflexion d'une part, à une certaine interprétation et commentaire, mais aussi de paraître secondaire. Parce que le texte est rendu illisible, il devient une matrice, une forme séductrice mais dont le contenu réel à présent indéchiffrable peut être en absolu contradiction. La référence à l'histoire de l'art et aux natures mortes est très présente et permet de posséder les clés pour déchiffrer le sens, tandis que les motifs de la vanité apparaissent au premier plan. La beauté des plantes est capturée dans sa plus parfaite représentation, par le regard de l'artiste (et par la production de l'image) et conservée ainsi dans cet état. Dans la réalité, les véritables sujets (les plantes, les fleurs coupées, les fruits, les animaux) sont inexorablement amenés vers un processus de décomposition. Dans son travail Wolfgang Mayer fait une analogie à l'utilisation des textes.

Jean-Marc Savic I love you, 2003 / 2009 L'installation se compose d'une déclaration d'amour ("I love you"), écrites en très grand avec des lettres tridimensionnelles, ainsi que d'un film vidéo, dans lequel une dame d'un certain âge parle à des pigeons dans une ville. Les lettres de la phrase sont reliées les unes aux autres par des volières conçues comme des nuages. Les pigeons, dans ces cages, utilisent les lettres comme abris ou comme lieux de transition ; Effectivement, elles permettent de passer d'une cage à une autre, mais servent également comme lieux pour se protéger et construire leurs nids. Cette installation s'appuie sur des métaphores populaires comme l'amour de la nature et d'une certaine culture pop, et interroge de manière ironique ses codes et leurs utilisations sociales. Présenté comme une installation surdimensionnée et omniprésente, cette déclaration d'amour dite dans une langue étrangère devient alors une sorte de slogan publicitaire - le mythe de l'amour utilisé par les médias - originellement réservée à une sphère intime et personnelle.

Michael Schultze Sometimes a Narrative, 2005 Lillie, Lillies, 2008 untitled (quelconque, a structure for two methods), 2009 untitled (Tree and Body), 2008 La présentation se compose, ici, de plusieurs séries d'œuvres qui interrogent les questions du regard de l'artiste, de la construction des images, de la structure des narrations ainsi que des processus d'abstraction artistiques et de la production des significations. De façon pertinente, deux styles sont mélangés dans cette présentation : d'une part, une vidéo et une série de photogrammes qui examinent les divers modes de représentation d'un lys dans ses différents états. D'autre part, un ensemble complémentaire qui se compose de dessins et de photographies d'objets abstraits et de pliages origami autour de la notion des processus de transfert et de construction, dont l'interprétation est influencée par leurs contextes de présentation. L'ensemble de l'installation est un essai poétique, qui développe à travers différents chapitres, une narration mélancolique, mais aussi analytique sur le regard de l'artiste face au mythe du symbole de la nature domestiquée, de sa décomposition et des modes idéologiques de son aspect culturel ainsi que sa représentation.

commissaire de l'exposition / curator : Ulrike Kremeier

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seen, unseen, scene
Kurator: Ulrike Kremeier

Künstler: Cristina Gomez Barrio, Discoteca Flaming Star , Florence Lazar, Matts Leiderstam, Wolfgang Mayer, Jean-Marc Savic, Michael Schultze