press release only in german

La Galerie Daniel Templon présente du 15 janvier au 26 février 2005, trois installations récentes de la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama. C’est la première fois qu’elles sont exposées en France.

L’installation Narcissus Garden, un ensemble de ballons argentés, à la surface réfléchissante, a récemment été exposée à Central Park à New York dans le cadre la Biennale du Whitney 2004 et du Public Art Fund project. Cette œuvre est une variation de sa scandaleuse installation de la Biennale de Venise de 1966, où 1500 boules en miroir, étaient présentées à la vente sous le panneau « Your narcissim for Sale » (Votre Narcissisme à vendre). Au cours des trente dernières années, Kusama a largement exploré et réinterprété ce thème du miroir. Interrogation sur les notions d’infini, d’illusion et de répétition, il a été décliné à travers une série de sculptures mais aussi de larges installations in-situ.

Heaven and Earth, d’abord conçu en 1991, et présenté dans l’exposition, explore deux autres aspects essentiels de son œuvre : la force de l’hallucination et la sexualité. Heaven and Earth est composée de 40 boîtes posées au sol, et débordant d’un foisonnement de formes phalliques en tissus. À la fois un jardin de conte de fées et vision d’horreur, cette installation d’un blanc immaculé joue sur l’ambiguïté de ces formes étrangement phalliques. Elles évoquent tour à tour des champignons menaçants, fleurs étranges ou créatures sous-marines. Elles rappellent les œuvres des années soixante lorsque l’artiste couvrait de façon obsessionnelle tous les objets de la vie courante avec des phallus colorés ou à pois : chaises, tables, chaussures…

Dans Gold Shoes (2000), ce sont cinquante chaussures à talons éparpillées sur le sol de la galerie, qui se couvrent de mystérieux champignons dorés. Au-delà de la réflexion sur la sexualité, le désir et l’enfance, cette œuvre s’interroge aussi sur la maladie, à la fois psychique et physique. Yayoi Kusama n’a jamais fait mystère de ses troubles psychiques, et dans le passé, elle a volontiers décrit ses crises de paranoïa et d’hallucination. Depuis 1977, elle se retire régulièrement dans un hôpital psychiatrique spécialisé dans la thérapie par l’art. Cependant la force de sa sculpture ne peut se réduire à une simple explication biographique. L’œuvre de Kusama est aussi une critique radicale de la sculpture traditionnelle, et elle a tissé des liens inédits entre sculpture et féminisme, body-art et performance. Yayoi Kusama est née à Matusmoto au Japon en 1929. Autodidacte, elle arrive à New York en 1958. Dès cette époque, elle s’impose comme une artiste d’avant-garde dont le travail explore la sexualité et la psychologie. Ses premières grandes toiles « Infinity nets » sont couvertes d’un champ de filets et de pois, référence à des visions hallucinogènes. Elle expose aux côtés des artistes les plus marquants de l’époque comme Claes Oldenburg, Robert Morris et Andy Warhol. En Europe, elle expose avec Yves Klein ou Piero Manzoni. Son travail est d’ailleurs collectionné très tôt par des artistes tels que Frank Stella, Donald Judd, ou Lucio Fontana.

Kusama a eu des expositions personnelles au Los Angeles County Museum of Art (1998), au Museum of Modern Art, New York (1999), Museum of Contemporary Art, Tokyo (1999) et la Serpentine Gallery, Londres (2000). Le Mori Art Museum de Tokyo a récemment organisé une rétrospective « Kusamatrix » (2004). En France, ses œuvres ont récemment été présentées à la Biennale de Lyon et à la galerie Pièce Unique.

Pressetext

only in german

Yayoi Kusama