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Le Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière présente une exposition inédite de Yona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle, intitulée Etc. Balkis Island, sous le commissariat de Chiara Parisi, qui se tiendra du 5 juillet au 25 octobre 2009. Vernissage le 4 juillet 2009 à 17h

Ouverture au public du 5 juillet au 25 octobre 2009 Issu de la collaboration de Yona Friedman, grand théoricien de l’architecture et Jean-Baptiste Decavèle, photographe et vidéaste, ce projet inédit réalise la transposition d’une géographie fictive (celle d’une île du Grand Nord), sur l’île de Vassivière. Les visiteurs sont invités à découvrir la cartographie imaginaire de Balkis island, ponctuée d’installations monumentales, à l’extérieur et à l’intérieur du Centre d’art, de maquettes, de photographies ou encore d’images en mouvement. L’exposition présente un univers marqué par les « utopies réalisables » fondatrices de la pensée de l’architecte, et par son iconographie toute personnelle constituée d’un bestiaire de licornes exprimant des symboles d’idéal de vie. Les images de Jean-Baptiste Decavèle sont partie intégrante des structures ou des dessins de Yona Friedman, conçues depuis le début de leur collaboration pour créer une oeuvre commune spécifique. L’île de Balkis est ainsi la réalisation de la construction d’un monde, d’une structure que l’on ne peut appréhender par avance, mais que les visiteurs découvriront au moment où ils arriveront à Vassivière et deviendront les habitants de ce lieu.

Balkis island : géographie imaginaire Balkis island est le nom de l’île que les deux artistes ont créée en mémoire de Balkis, le chien de Yona Friedman, auquel sont dédiées de nombreuses publications sur l’urbanisme, comme L’ordre compliqué, Vous avez un chien. L’île a surgi dans la cartographie de l’imaginaire par un concours de circonstance qui a lié les deux protagonistes dans une collaboration inattendue : la mort de Balkis et la redécouverte par Jean-Baptiste Decavèle d’images prises lors de l’un de ses voyages sur les traces de l’expédition menée par Sir John Franklin en 1848 dans le Passage Nord-Ouest entre le Groenland et le Détroit de Béring.

Depuis deux ans, Yona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle travaillent à la création de ce territoire et aux possibles structures architectoniques de l’île qu’ils imaginent, au départ, positionnées vers Somerset, dans le Grand-Nord canadien.

Le projet part de photographies réalisées lors de deux voyages entrepris par Jean-Baptiste Decavèle sur la surface polaire. Balkis Island fait partie de cette géographie faite de territoires difficiles à identifier, où la narration disparaît dans le vide des lieux et les traces de l’histoire se font rares. Ces terres sont caractérisées par de forts intérêts géopolitiques et au centre d’un débat de complexes géostratégies.

La figure de la licorne A cette géographie s’ajoute un univers cher à Yona Friedman, un bestiaire de licornes, fait de personnages aux corps et aux expressions humaines qui expriment quinze utopies fondamentales : le respect de la nature, la fraternité, l’égalité, la liberté, la parole libre, les droits de l’enfant, l’éducation, la santé pour tous, la liberté sexuelle, la laïcité, l’art libre, le revenu garanti, la justice, le droit au logement et l’autogestion.

Yona Friedman considère que les animaux sont, socialement parlant, supérieurs aux hommes et leur société est au summum du développement, à la différence de celles des hommes qui est dans une phase de développement. Pour Vassivière, l’artiste a créé la Licorne Eiffel, une sculpture éphémère qui occupe l’espace entier devant le Centre international d’art et du paysage, tracée à terre avec une substance minérale, le carbonate, et uniquement visible dans sa totalité du sommet du phare de Aldo Rossi qui domine l’île. La silhouette du chien Balkis qui joue à distance de la Licorne a été réalisée en faisant pousser des graines de Sarrasin.

La Licorne Eiffel représente une paisible licorne anthropomorphe, aux allures féminines qui semblent tenir dans la main droite le Centre d’art. La référence à la civilisation Incas est explicite tant son imaginaire est véhiculé à travers la figuration zoomorphe et anthropomorphe entourée par un labyrinthe de formes géométriques, comme on peut encore le voir dans le Sud du Pérou sur les hauts plateaux de Nazca.

Le corps élancé de la Licorne Eiffel se termine avec une corne qui rappelle la tour construite par Gustave Eiffel et comme celle-ci mesure 324 mètres. Le poignet gauche de l’animal chimérique est orné par un bracelet de modules en plexiglas dessinés sur l’idée des Musées dans la rue.

Le Musée dans la rue est l’exemple d’une structure typique du travail de Friedman, qui peut être activée, modifiée et complétée par qui l’utilise. Plateforme publique, c’est un espace ouvert à la discussion sur la fonction du musée, sur l’oeuvre d’art publique et sur l’importance de la participation sociale qui représente une tentative de créer des « musées démocratiques ». Pour Yona Friedman, il y n’a pas d’objet qui ne peut pas être considéré oeuvre d’art. Tous ceux qui sentent le besoin d’être artiste doivent avoir la possibilité d’utiliser un code simple et improvisé pour pouvoir faire passer leur message, car l’art se génère dans l’improvisation, comme l’intelligence. A Vassivière, le débat tend à s’élargir encore vers l’évolution du musée en plein air et plus précisément au caractère statique des parcs de sculptures.

Parcours de l’exposition Dans le Phare, Yona Friedman et Jean-Bapstiste Decavèle réalisent des dessins muraux qui représentent les Quatre vérités simples de la vie, la transposition des collages qui se trouvent dans la salle à manger de l’architecte. Leur présence à l’intérieur du phare donne vie à une sculpture qui s’anime en fonction de la lumière zénithale du lieu. L’entrée du Centre d’art est caractérisée par une architecture résultant de l’assemblage d’une grille métallique. Il est un des statements les plus forts de Yona Friedman : la possibilité de créer des structures complexes à bas coûts de production. Il illustre ainsi le principe de l’architecture mobile qui naîtra dans la production d’habitats personnalisés à travers la fabrication industrielle d’éléments qui peuvent être commandés à volonté par l’individu. La liberté laissée aux initiatives individuelles conduisent l’architecte à chercher les composantes minimums de l’habitat : les rapports sol-plafond en relation à la circulation des énergies et des fluides. Il s’agit de permettre d’organiser la ville librement, de fabriquer les habitations où les modifications, les déplacements et la démolition ont des coûts modestes en relation à la mobilité et à la possibilité de leur réutilisation.

Ce nuage en fer accompagne le visiteur dans la Nef du Centre. Ici, Balkis Island se transforme en une grande architecture de plexiglas, avec photographies et light-box qui formalisent de nombreux concepts architecturaux et urbanistiques de Yona Friedman : l’architecture mobile et la ville spatiale.

A terre, deux sphères en marbre célèbrent la Licorne Eiffel : l’atlas céleste et l’atlas terrestre. Le premier reprend la Licorne et est projeté comme une carte céleste, le second est un atlas topographique d’une probable géographie située dans le périmètre de Balkis Island. Sur le mur de gauche, sept boîtiers

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Yona Friedman & Jean-Baptiste Decavele
Etc. Balkis Island
Kurator: Chiara Parisi