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Du 25 mai au 4 novembre 2007, le musée des Beaux-arts d’Angers présente une exposition sur Olivier Debré, première rétrospective depuis sa mort en 1999 qui réunira un ensemble chronologique de tableaux de grands formats et des dessins datés de la fin des années 40. Dans la salle d’exposition temporaire, une trentaine de tableaux de moyens et grands formats, met l’accent sur le travail de l’artiste dans le temps et l’espace. 24 dessins exposés dans le Cabinet d’arts graphiques permettent de comprendre comment dès ses débuts, Olivier Debré a mis en place une plasticité monumentale de l’espace et dans l’espace, l’amenant quelques années plus tard à la réalisation des grands formats. Considéré comme l’un des représentants majeurs de l’abstraction, au même titre que Poliakoff, Hartung, Soulages et de Staël, il adopte sous leur influence une technique de peinture basée sur la construction par plans de couleurs appliqués tantôt de façon lisse, tantôt de façon plus brute en laissant des empâtements sur ses tableaux. Peintre abstrait en étroite connexion avec la nature, ses oeuvres, souvent inspirées par des lieux et des phénomènes naturels (tempête, typhon, rivière, tout particulièrement de la Loire), tentent de matérialiser des sensations, des atmosphères. En éliminant toute représentation du réel, la couleur, qui possède par elle-même toute une force évocatrice, devient langage. « Je me défends d’être un paysagiste. Je traduis l’émotion qui est en moi devant le paysage… Ce n’est pas ma volonté qui intervient mais l’émotion qui me domine. Je ne suis sincère que dans le choc, l’élan. »

Olivier Debré

Dès son plus jeune âge, Olivier Debré commence à peindre, dessiner et sculpter. Vers l’âge de 14 ans, il est naturellement influencé par les paysages impressionnistes de son grand-père, le peintre Édouard Debat-Ponsan (1847- 1913). En 1938, reçu à l’école des Beaux-arts, il intègre l’atelier d’architecture dirigé par son oncle et fréquente celui de Le Corbusier. En 1941, il rencontre Picasso qui aura une influence décisive sur lui. Il cherche désormais à exprimer son émotion sans passer par la représentation. Le signe lui apparaît ainsi comme l’incarnation de l’émotion et de la pensée. Tout en étant abstrait, il considère que le signe ne signifie pas autre chose que la réalité. En 1949, il présente à la galerie Bing sa première exposition personnelle composée de toiles très colorées et expressives ; celle-ci connaît un véritable succès auprès des critiques d’art. Autour de 1950, Olivier Debré privilégie la matière et les couleurs sourdes. Toujours porté par l’idée du signe comme représentation de la pensée, il peint la série des « Signes personnages ». Bien que cette série soit le fruit d’une recherche propre à Debré, l’utilisation du couteau en aplat et d’une palette sobre tendant vers le monochrome n’est pas sans rappeler les travaux de Nicolas de Staël de la même période. Au tournant des années 1960, Olivier Debré revient au paysage et trouve sa voie originale. Les formats s’allongent, suggérant à la fois une vision panoramique d’un espace sans limite et la plongée dans une quasi-monochromie. Il qualifie dès lors sa peinture d’abstraction fervente car elle symbolise l’émotion suscitée par la contemplation d’un paysage. Dès 1967, le succès de ses oeuvres l’amène à représenter la France à l’exposition universelle de 1967 à Montréal. Au cours des années 80-90, Olivier Debré bénéficie de plusieurs commandes publiques : les rideaux de scène de la Comédie-Française, l’Opéra de Hong-Kong et l’Opéra de Shanghai. En 1997, il réalise les décors et les costumes d’un spectacle de la chorégraphe Carolyn Carlson. En 1995, la galerie nationale du Jeu de Paume propose une rétrospective d’Olivier Debré, également présentée en Europe et en Amérique latine.

Publications : Olivier Debré, textes d’Eric de Chassey et Lydia Harambourg, éditions Expressions Contemporaines, 240 pages quadri